CHANDRASANA (le croissant de lune)

N’avez-vous jamais admiré le si beau croissant de lune dans un ciel clair par une belle nuit criblée d’étoiles, dans la période où cette lune d’argent le plus pur, finement, aérodynamiquement et géométriquement dessinée jusqu’à ses deux extrémités, nous transporte de rêve.

Alors, rêvons ensemble, traduisons ce rêve transposé dans notre être.

Cette posture exige un grand travail de maîtrise du corps, de mentalisation et de cœur. Toute l’attention sera rassemblée pour comprendre et apprendre à faire jouer la mécanique squelettique des pieds à la tête, en décomposant toute l’articulation du corps. En position debout, la conscience sera mise d’abord dans le positionnement des pieds puis remontera au fur et à mesure, en passant par chacune des vertèbres (c’est, en fait, une interaction tout en subtilité). J’aime dire qu’ «un yogi doit savoir maîtriser chacune de ses vertèbres, comme un pianiste connaît chaque touche de son piano ». L’exercice sera répété le temps qu’il faudra jusqu’au parfait. Ce travail précieux constituera la « mise en posture » de Chandrasana. L’étudiant pourra intervenir pour discipliner son corps qui, lui, a tendance à s’installer dans les régions faciles et compensatoires, notamment en compensant par la cambrure lombaire au détriment de la région dorsale.

Etant ex-élève du célèbre vertébrothérapeute qu’était De Sambucy, j’ai beaucoup appris avec lui sur la connaissance et la maîtrise posturale de la colonne vertébrale. J’ai fait de ces acquis, une base classique de mon enseignement et le travail spécifique de la ceinture scapulaire m’a particulièrement intéressé. Il est en outre un outil indispensable et précieux pour la bonne réalisation de la posture de Chandrasana.

Je nomme ce travail le grand écart de l’articulation des épaules, par un travail de série, à plat ventre sur le sol devant les premiers barreaux d’un espalier mural, le corps bien en ligne, l’étudiant, les bras hyper tendus, va se saisir du premier barreau de l’espalier avec un écart entre les 2 mains correspondant précisément à sa largeur d’épaules, la pointe des côtes flottantes ne sortant jamais du sol. Il laissera son buste se relâcher (sans pousser). Le travail sera toujours basé sur l’expir.

Le changement de barreau sera progressif pour essayer d’atteindre petit à petit le barreau le plus haut qui puisse être atteint sans que la pointe des côtes flottantes ne se décolle du sol pour ne pas solliciter la région lombaire.

Ce travail progressif dans le temps est une merveille. Il a un double effet positif :

Il débloque les tensions en relaxant, ce qui a l’avantage de ralentir le vieillissement

Il assouplit toute la région haute épaules/dos, il défatigue le soir après une journée  où « on en a plein le dos ».

Depuis plus de 25 ans, je conseille aux professeurs de yoga de se servir des espaliers. Cet exercice représente enfin un espoir pour tous ceux qui ont un encombrement dorsal, un blocage des épaules. Beaucoup de personnes dans l’âge souffrent de rhumatismes et arthrose des articulations des épaules, souvent uniquement à cause des tensions accumulées dans ces lieux.

De Sambucy m’expliquait qu’il nomme cet endroit « l’éponge du Christ » ou « la croix de Jésus ». La verticale étant la colonne vertébrale et horizontale la ligne entre les 2 épaules. Au centre de cette croix se trouve « la cible des tensions », un cercle situé sur la jonction entre la 7ème cervicale et la 1ère dorsale.

C’est l’ensemble de cette région qui ramasse toutes les tensions résiduelles provenant des souffrances de l’individu et qui devient verrouillée, je dirais même bétonnée et le travail dans cette zone tel que je le propose est une clef essentielle qui permet d’ouvrir ce verrou physiquement et d’accéder au physiologique, c’est à dire à la circulation du sang et des autres énergies subtiles : ouverture de Anahata Chakra (ouverture de notre cœur). (SUITE cliquez ici)

 

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